Il est vrai que, sans être totalement exclues des aventures de Tintin, les femmes n'y tiennent le plus souvent qu'un rôle secondaire, sinon subalterne. Parfois même burlesque ou caricatural et presque dérisoire ! Mère de famille (En Allemagne - dans les Soviets - au Congo, en Amérique), concierge, mémère à chienchien... S'il n'est point de sot métier, leurs rôles manquent de panache ! La première qui sort de ces attributions est une "cocotte" mil-neuf-cent-trente (lors du dîner de gala en "Amérique" : en pastiche de la comédienne Mary Pickford) !

Un personnage féminin deviendra un personnage à part entière de la "famille" Tintin : la cantatrice lyrique Bianca Castafiore. Elle passera du rôle ridic ule de "la grosse dame qui chante" [Le Sceptre d'Ottokar] à celui d'auxiliaire précieux et efficace, avec une fonction essentielle dans l'intrigue de "L'Affaire Tournesol" !

"Les femmes chez Tintin"

On prétend (parfois) que les femmes sont totalement absentes de l'univers de Tintin. Et que ce personnage de fiction aurait un problème d'identité du genre. Voire qu'Hergé lui-même en aurait souffert d'un complexe. En fait, si les femmes ne sont pas nombreuses dans les aventures du petit reporter à la houpette, il n'en est rien : elles y paraissent quand-même. Et plus souvent qu'on ne le croit. Assez peu au début, puis de plus en plus, au fur et à mesure de l'évolution de l'auteur et de la société contemporaine. N'oublions pas que les aventures de Tintin étaient initialement  (et avant tout) destinées à un public bien spécifique : les jeunes garçons, adolescents et pré-adolescents, des années 1920-1930. Le slogan des "jeunes de 7 à 77 ans" est apparu plus tard, lors de la fondation de l'hebdomadaire éponyme, en 1946.

De plus, le public ciblé (les jeunes) en 1929 devaient être non seulement divertis, mais aussi édifiés par les qualités morales et spirituelles du héros, intrépide, mais d'une droiture et d'une rectitude irréprochables. L'esprit (sinon la conviction profonde) d'Hergé était fortement influencé par le scoutisme et ses valeurs. Il n'était pas (encore) question de montrer une sorte de détective, ou d'agent secret, capable de prouesses, certes, mais réclamant son droit au "repos du guerrier" après (ou pendant) ses actions courageuses, comme un James Bond , dont le côté de séducteur est partie intégrante du personnage. Qui plus est, notre brave Globe-Trotter est supposé agé d'environ dix-sept ans. C'est un âge où la recherche des aventures  féminines n'aurait pas été de mise, et aurait plutôt été considéré comme une anomalie. La libération des mœurs n'était pas à l'ordre du jour, et un adolescent se devait de présenter au public un comportement exemplaire, conforme aux conventions sociales de l'époque.   

Dans la séquence qui va suivre, Archibald Haddock va prouver qu'il a vraiment le pied "marin" ! Un pied d'une résistance et d'une solidité à toute épreuve : hors du commun ! Qu'on en juge : il reçoit une lourde cantine métallique sur son pied nu ; à peine meurtri, il va passer une nuit entière sur le pont, pieds nus (en chaussettes !), et toute la journée du lendemain... à courir à travers toutes les coursives et tous les ponts du cargo panaméen SS Ramona !

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 Scène zéro sur sept

L'épisode du pied d'acier se déroule sur les six articles qui suivent...

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Tirés de leur sommeil par l'évacuation du navire par son équipage, Haddock et Tintin utilisent une cantine pour enfoncer la porte de leur cabine, et en sortir...

Sur un pied nu (même en chaussettes !), la chute d'une cantine métallique provoquerait pour quiconque d'autre que Haddock, un tout autre effet qu'un simple "HOUAW" !  Seul un pied d'acier peut en réchapper ....